Dossier 257_photo ouverture

    ©OPPBTP

    En résumé

    Les chutes de hauteur restent la première cause d’accidents graves dans le BTP.

    La sensibilisation des acteurs se double d’une approche systémique du risque.

    « Dans un premier temps, nous avons organisé avec notre conseiller OPPBTP des visites sur plusieurs chantiers. À partir de là, nous avons déterminé nos priorités d'action, ce qui nous a conduits à équiper nos banches d'accès par échelle ou par trappe, et à investir dans de nouvelles plates-formes de travail en encorbellement. » Extrait du Bilan Horizon 2020 publié par l'OPPBTP, ce témoignage recueilli auprès du directeur de travaux d'une PME en dit long sur la capacité de la prévention à protéger les salariés de la chute de hauteur. Par l'observation, la réflexion et l'action.

    Cibler les métiers à forte sinistralité

    Pour autant, les chutes de hauteur restent la deuxième cause d'accidents du travail dans le BTP et la première pour les accidents graves et mortels (20 % des décès en moyenne). Grâce aux efforts des professionnels, leur nombre baisse, au même rythme que les autres causes. Les chutes de hauteur sont pourtant au centre de toutes les attentions. Sujet de nouveau prioritaire du quatrième Plan santé au travail (PST 4), elles font l'objet, depuis 2014, d'une campagne nationale de sensibilisation, « Travaux en hauteur, pas droit à l'erreur », à laquelle participent l'ensemble des acteurs de la prévention*. À l'issue de la première campagne (2014-2018) ciblée sur les métiers à fortes sinistralités (charpente-couverture, construction métallique, maçonnerie), 1 755 entreprises ont bénéficié d'un diagnostic de l'OPPBTP et 1 910 ont été accompagnées par les Carsat. La mise en œuvre d’échafaudages à montage-démontage en sécurité a été favorisée par les subventions Prévention TPE accordées par les Carsat pour aider les entreprises à acquérir ces matériels. Dans le cadre d'une nouvelle convention (2019-2022), la Cnam s'adresse particulièrement aux maîtres d'ouvrage quand l'OPPBTP intègre les peintres vitriers effectuant des travaux en façade. Faut-il le rappeler, la chute de hauteur, quels que soient son contexte et son dénivelé, concerne aussi d'autres corps de métiers, électriciens ou plaquistes par exemple. Sans oublier les travaux publics.

    Sortir le risque de l'équation

    « La persistance d'une accidentologie forte ne nous laisse plus le choix, estime Manuel Martin, responsable du domaine Gros Œuvre et Travaux en Hauteur à la direction technique de l'OPPBTP. Pour sortir l'exposition au risque de l'équation, il faut renforcer la capacité du système constructif à sécuriser en amont les modes opératoires et les tâches. » Comment faire en sorte que les compagnons n'aient plus la capacité de mal faire et donc de tomber ? Pour nombre de préventeurs de terrain, la conception des matériels, l'organisation, les modes opératoires et la formation sont autant de pistes à explorer. « Cette démarche globale est certes plus compliquée que la sensibilisation des entreprises, mais aussi plus efficace, reprend Manuel Martin. Il s'agit de laisser une place à l'ingénierie, à la découverte, ne plus travailler dans la précipitation, mais se donner le temps de la réflexion. »

    *Le ministère du Travail, la Cnam, l'INRS, la MSA (Mutuelle sociale agricole), le RSI (Régime social des indépendants), la CNRACL (Caisse nationale de retraites des agents des collectivités locales) et l'OPPBTP.

    La persistance d’une accidentologie forte ne nous laisse plus le choix.
    Manuel Martin

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